Première région de France, l’Île-de-France aura aussi été la région française la plus impactée par les conséquences économiques, sociales et sociétales de la crise sanitaire, du fait notamment de la structure de son économie, dépendante de l’international (tourismes d’affaires et de loisirs) et du présentiel (hôtellerie, restauration, culture, événementiel) : perte de chiffre d’affaires cumulé de 13,1% en 2020 ; hausse de 12,3% du chômage entre les premiers trimestres 2020 et 2021 ; 15,5 milliards d’euros de recettes touristiques perdues en 2020… La crise a creusé les inégalités entre les Franciliens et entre les territoires franciliens.
Aujourd’hui, la Région est devenue « le niveau pertinent » pour mener nombre des politiques publiques indispensables (économie, emploi, jeunesse, santé, écologie, transports, logement, culture, etc.) afin de réussir la mise en œuvre territorialisée du plan de relance et la sortie de crise. Alors que la mandature 2021-2027 sera un gisement d’opportunités à saisir, avec la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, le leadership de la Région en matière économique est et restera déterminant pour que toutes les entreprises franciliennes – petites, moyennes et grandes – puissent agir et réagir pleinement et efficacement.
La Région a répondu présent dans l’urgence
En plus de s’être mobilisée pour mettre des masques à leur disposition et les tenir régulièrement informées sur les différentes réponses des acteurs publics, la Région a su être aux côtés des entreprises dans l’urgence de la crise sanitaire en les aidant avec plusieurs dispositifs exceptionnels – en complément de l’État et de Bpifrance : le Fonds Résilience, TP’Up & TP’Up Relance, prêt Rebond, garantie bancaire, PM’Up Relance, chèque numérique, aide au loyer…
Bien sûr, patrons et salariés ont parfois eu le moral dans les chaussettes. Le contexte était difficile et incertain. D’autant qu’un paradoxe francilien aura eu la vie dure : la région la plus impactée de France par l’épidémie était aussi celle la moins vaccinée ! Mais ils sont à nouveau plus optimistes car ils anticipent la reprise et se projettent à nouveau. Le vaccin permet d’apercevoir la lumière au bout du tunnel. Même s’il reste du chemin, il rouvre des perspectives. Et s’il faut faire attention aux baisses en trompe-l’œil des défaillances d’entreprises, le bulletin de santé des entreprises contient deux informations notables : la hausse des créations de sociétés et le rebond du climat des affaires. Les entreprises ont maintenant besoin de l’appui durable des pouvoirs publics.
La Région doit répondre présent pour la relance
Les entreprises franciliennes attendent beaucoup du Conseil régional pour les six prochaines années qui verront le déploiement du plan de relance alors que la crise sanitaire a aggravé les difficultés régionales. Dans la perspective des élections régionales des 20 et 27 juin, la CPME Paris Île-de-France et le MEDEF Île-de-France versent donc au débat public des propositions pour faire connaître et valoir les besoins, les attentes et les espoirs des entreprises franciliennes.
Ce n’est pas ici le lieu de détailler un catalogue de propositions mais plusieurs demandes communes vis-à-vis de la Région méritent d’être mentionnées. Les entreprises franciliennes – toutes tailles confondues – veulent d’abord être étroitement associées à la gouvernance régionale post-crise du plan de relance. Un dialogue de qualité est au demeurant un gage d’efficacité dans un territoire caractérisé par le millefeuille des compétences politiques. Elles attendent ensuite une évaluation précise des aides d’urgence déployées depuis mars 2020 afin de pouvoir, pour la relance, les calibrer au plus près de la réalité des besoins et de la diversité des territoires, s’assurer de leur complémentarité avec les aides prises par les autres acteurs, et veiller à la bonne articulation entre aides d’urgence et aides de relance. C’est d’autant plus important que l’État devrait progressivement réduire ses aides au fil de la levée des jauges et des protocoles sanitaires.
Les entreprises franciliennes souhaitent enfin que la lisibilité des messages d’information et de communication émis par la Région à destination des acteurs économiques soit améliorée, car l’importance du rôle de l’État et la multiplicité des acteurs institutionnels dans la région capitale (État, Région, Métropole du Grand Paris, Départements, Communes) brouillent la bonne réception de ces messages.
Transformer l’économie régionale
Tout est incertain, voilà désormais la seule certitude ! Dès lors que les crises ont vocation à se succéder, obligeant l’ensemble des acteurs économiques à s’adapter très régulièrement, il appartient à la Région d’accompagner la transformation de l’économie régionale, au besoin en mettant en place une véritable “capacité de transformation” offrant les moyens d’une transformation quasi permanente.
Tout est incertain, voilà désormais la seule certitude ! Dès lors que les crises ont vocation à se succéder, obligeant l’ensemble des acteurs économiques à s’adapter très régulièrement, il appartient à la Région d’accompagner la transformation de l’économie régionale, au besoin en mettant en place une véritable “capacité de transformation” offrant les moyens d’une transformation quasi permanente.
Si la crise a accéléré des changements de production et de consommation utiles et attendus (numérisation des entreprises, avec un effet “rattrapage” pour les TPE-PME, télétravail, revitalisation de l’économie résidentielle…), elle a aussi confirmé les défis et les axes de transition pour évoluer vers un nouveau modèle économique et social francilien : une nouvelle organisation du travail via sa numérisation, un verdissement de la production et de nouveaux équilibres sociaux. Avec notamment une économie plus responsable, décarbonée et circulaire, le développement des filières du vert, de la recherche et de la formation, la réduction des inégalités, les circuits courts et la relocalisation.
Pour relever les défis de cette transformation, les entreprises franciliennes ont plus que jamais besoin du leadership de la Région.
Bernard COHEN-HADAD, président de la CPME Ile-de-France Daniel WEIZMANN, président du MEDEF Ile-de-France
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